Tout ça pour une tomate !

Publié le 30 Novembre 2017

Une information transmise par Grégory

Tout ça pour une tomate !
 
 
 
 
Chère lectrice, cher lecteur,
 
 
Regardez cette belle tomate rouge sang :
 

C’est une de ces tomates à 1€ le kilo.

Il a fallu :

  • la planter, l’arroser, la surveiller, la repiquerlui mettre un tuteur, la cueillir délicatement afin de ne pas l’abimer ;
  • la conditionner, la stocker, la transporter sur des milliers de kilomètres en prenant soin de ne pas l’abîmer ;
  • la distribuer, la mettre sur un étalagepayer les employés du magasin et la caissière…

Il a fallu faire tout cela avant qu’elle n’arrive dans votre panier… Et encore, au mois de février.

Tout ça pour quelques centimes : cela tient de la magie.

Si vous avez déjà fait pousser des tomates vous devez vous demander comme moi qui sont les sorciers qui opèrent ce prodige.

Ces magiciens, pas plus que les autres, ne révèlent leur tours et vous allez comprendre pourquoi :

Pour cette tomate que vous mettez dans votre cabas négligemment on réduit en esclavage des populations, on assèche des pays entiers, on engraisse les mafias, on asphyxie les agricultures des voisins plus scrupuleux, on empoisonne les populations aux pesticides…

Tout cela pour quelque chose qui ressemble autant au fruit dont il porte le nom que son modèle de plastique avec laquelle ma petite nièce joue à la marchande.

Je ne parle pas d’une dérive locale mais d’un phénomène mondial qui touche la Chine, l’Australie, les États-Unis, l’Italie, l’Espagne…

En Floride les cueilleurs sont payés 50 centimes pour un panier de 15 kilos de tomates.

Pour que cela fasse l’équivalent d’un SMIC français, il faut en cueillir 250 kilos de l’heure, un quart de tonne en 60 minutes, transport jusqu’au camion compris… Dans des serres à 40°C.

Et vous, vous cueillez combien de tomates en une heure ?

Dans le Sud de l’Espagne, les travailleurs clandestins sont parqués dans des hangars insalubres sans eau potable, ni électricité. Ils n’ont pas le droit « d’aller en ville » à cause des désordres qu’ils y causent… Et pour ces taudis on leur extorque la moitié de leur salaire de misère.

Il en va de même en Italie… quand les tomates « italiennes » ne sont pas directement importées de Chine.

Recevez, cher lecteur, l’expression de mes sentiments distingués,
 
A votre bonne fortune,
 
Olivier Perrin
 

 

Rédigé par Olivier Perrin, le vaillant petit économiste.

Publié dans #Le Saviez-Vous

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